Awaji, et nos débuts sur le réseau routier japonais

Aujourd’hui c’est une grande première: nous allons louer une voiture au Japon ! En effet nous avons décidé d’aller sur l’île d’Awaji, située à une centaine de kilomètres d’Osaka. Nous avons préféré cette option de transport pour pouvoir faire le tour de l’île et nous déplacer plus facilement. Enfin facilement… en espérant que la conduite à gauche, la voiture automatique, les panneaux et autres signaux routiers écrits en japonais, les marquages au sol bizarres, les nombreuses routes qui partent à droite, à gauche, en haut, en bas… ne soient pas un problème… XD

La première étape de la journée, c’est à dire, la location de voiture, s’est bien déroulée, mis à part le surplus d’environ 20€ d’assurance que nous n’avions pas demandé, mais que nous avons quand même payé T.T. Après avoir fait l’état des lieux du véhicule, nous montons dans notre petite voiture quadrilatère (oui les voitures au Japon sont carrées, c’est drôle). Et là nous restons un moment hébétés: mais où est le frein à main ?! Heureusement, la gentille secrétaire vient nous aider à résoudre notre problème (il s’agissait d’une petite pédale tout a gauche, jamais vu ça oO!), et nous voilà partis à la découverte du territoire routier japonais \^^/. La conduite à droite est vraiment étrange au début. Mieux vaut ne pas oublier sur quelle voie rouler… Nous prenons l’autoroute, en payant une centaine de yens, traversons Osaka pour quelques yens supplémentaires, traversons Kobe pour une poignée de yen, puis nous passons le pont reliant Kobe à l’île d’Awaji pour quelques milliers de yens… Conduire au Japon n’est pas donné ! Juste quelques kilomètres sur ce joli pont nous auront couté l’équivalent de 20€. Ce que nous ne savions pas encore, c’est que nous prendrons 2 ponts différents dans la journée, aller et puis retour ^^. Je vous laisse faire les calculs… Arrivés sur l’île, nous voyons au loin une zone de loisir avec grande roue, centres commerciaux… Nous sortons donc de l’autoroute pour nous y rendre, et suivons le GPS qui nous indique à un moment de tourner à droite, et là… au moment de tourner : on s’arrête brusquement voyant une ligne jaune continue vers cette route à droite. Est-elle en sens interdit ?! Incompréhension totale, mais on fait le choix de ne pas tourner au cas où, et nous voilà repartis de force sur l’autoroute. On doit repasser par le même péage. On espère vivement ne pas repayer une forte somme à cause de notre incompréhension. Mais non, ouf, nous ne payons presque rien et repartons finalement vers une autre destination pour ne pas avoir à repasser par la même route ! Hihi.

Awaji, et ses découvertes bétonnées

Après une pause déjeuner bien méritée, nous partons à la recherche du temple bouddhiste Honpukuji, fascinant de par son architecture contemporaine, et par son toit étang. Pour la petite info, son architecte Tadao Ando est aussi le créateur de la Tokyo Sky Tree. Arrivés sur place, nous nous engouffrons dans un petit chemin entre deux grands murs cimentés. Nous voyons ensuite une couche de béton au sol divisée en deux, avec de chaque côté un étang et ses nénuphars pas encore éclos, et au milieu, un escalier bétonné descendant. Nous comprenons alors que nous sommes en fait sur le toit du temple. Nous descendons donc, et entrons dans un temple circulaire en bois rouge. C’est étrange car il ne ressemble en rien aux temples en bois traditionnels que nous avions visité auparavant. La modernité de celui-ci est surprenante, mais pas du tout déplaisante. Nous faisons donc le tour de ce temple souterrain, dont une partie est éclairée par la lumière du jour. Les rayons du soleil magnifient le bois rouge écarlate.

Nous reprenons la route, encore impressionnés par cet édifice bétonné jouant avec la lumière et les codes du traditionalisme.

Après s’être fait une petite frayeur en se replaçant tout naturellement sur la voie de droite (oui des fois on oublie), nous arrivons à notre prochaine destination: Yumebutai. Un complexe comprenant un palais des congrès, des hôtels, un mémorial et des jardins également conçus par Tadao Ando, et construit en hommage au séisme ravageur de Kobe de 1995 ayant fait des milliers de morts. Ce site étant imposant de par sa taille, nous nous limitons au jardin Hyakudanen (le jardin aux cent étages). Nous retrouvons bien là encore le béton, le matériau cher à l’architecte. Le jardin s’élève sur le flanc d’une colline. Sa partie inférieure est constituée d’un escalier en ciment sur lequel coule une rivière. Ce spectacle est tellement rafraîchissant ! D’autant plus qu’il fait très beau et chaud aujourd’hui. Sa partie supérieure est composée de cent parcelles carrées, en béton, dans lesquelles ont été plantées différentes fleurs. De nombreux escaliers permettent l’accès à chacun des cent blocs. Malgré la dureté du matériau, la structure s’intègre parfaitement au paysage. Arrivés tout en haut du jardin, nous découvrons une magnifique vue dégagée sur la baie d’Osaka.

Awaji, et sa force de la nature

A cause de notre emploi du temps de touristes débordés, nous quittons rapidement le complexe et nous nous rendons à l’autre bout de l’île. A 16h50, nous avons rendez-vous avec les tourbillons de Naruto. Ces derniers, pouvant aller jusqu’à 20 mètres de diamètre, sont des phénomènes naturels assez rares, créés par les marées et prenant place dans le détroit du même nom. Nous filons donc à toute allure, en respectant (un peu) les limitations de vitesse. Arrivés au bout de l’île, nous continuons et traversons le pont Onaruto reliant Awaji à Oge Island, non loin de Shikoku. Après avoir passé le pont en voiture, nous nous rendons à Uzo no michi, et nous retournons dessous le pont, mais cette fois-ci à pied, pour découvrir le phénomène grâce à une galerie aménagée. Après avoir avalés de nombreux mètres à pieds dans cette galerie, à 45 m au dessus de la mer agitée, et avec des vitres au sol vertigineuses, nous arrivons aux spots pour admirer les tourbillons. Nous arrivons à en distinguer des petits au loin, mais rien de vraiment impressionnant. Aujourd’hui il y a beaucoup de vent, la mer est agitée et il y a des vagues. Nous pensons alors que ceci étouffe peut-être les tourbillons.

Nous repartons un peu bredouilles, et reprenons le chemin du retour. Nous arrivons sans difficulté à Osaka, et réussissons avec succès l’étape ultime du plein d’essence avant de rendre notre petite voiture à l’agence.

Bonjour de Kobe

Cela va bientôt faire un mois que nous sommes à Osaka. Et oui, ça passe vite quand on s’amuse ! Sans rien vous cacher nous avons de plus en plus de mal à nous lever. En ce moment nous avons plus l’habitude d’y aller mollo le matin. Lorsque que nous restons à Osaka nos journées types se déroulent de la façon suivante: grasse mat, petit-déjeuner, préparation, déjeuner, et enfin on sort se balader sur les coups de 14h. Mais ce matin, nous avions prévu de nous lever à 8h, pour prendre le train à 9h30 direction Kobe. Hélas, le réveil n’a pas sonné… Bon, nous avons limité les dégâts car nous nous sommes réveillés à 9h, ouf! Nous pouvons prendre un train aux alentours de 10h30, et puis Kobe est limitrophe à Osaka, on y est en 25 min en train. Il fait un grand soleil, ça devrait être sympa pour découvrir cette nouvelle ville.

Nous voilà donc partis pour Kobe. Nous nous rendons vite compte que la ville est bien plus petite que sa voisine Osaka. C’est pratique, nous n’aurons pas trop à courir aux 4 coins de la ville pour visiter les différents spots. Nous commençons notre excursion par le quartier chinois qui se trouve en plein coeur de la ville. Nous le remarquons de suite grâce à la couleur rouge des bâtiments. Chose très bizarre, il y a des représentations de Spider-man partout, accrochées sur les façades des bâtiments. Allez savoir pourquoi… Il est bientôt midi, ce quartier est très fréquenté, et particulièrement par les écoliers et étudiants à cette heure ci, qui viennent y manger des spécialités chinoises. Il y a beaucoup de cuisines de rue, c’est très sympa d’observer cette agitation et de sentir toutes ses odeurs.

Kobe et son fameux bovin

Nous continuons notre chemin à la recherche d’un restaurant proposant la fameuse viande : le boeuf de Kobe. Ce n’est pas difficile, ils en font tous une spécialité ici ! Mais souvent ils ne proposent que des plats à base de viande. Difficile pour quelqu’un qui n’en mange pas de trouver autre-chose à se mettre sous la dent. Finalement nous trouvons un restaurant qui nous plait à tous les deux. C’est un petit restaurant avec les couverts au comptoir, et nous ne sommes que 2 couples. Le cuisinier prend le temps de parler avec nous, et nous aide à choisir nos plats. Il nous montre les prix qu’il a gagné à plusieurs reprises avec son boeuf cuisiné. Il nous incite gentiment à prendre son trophée et ses produits en photo. Bon d’accord il en fier XD. Sylvain choisit son morceau de boeuf : 120g, l’un des morceaux les moins chers (50€ l’assiette contre 200€ pour le meilleur). Et bien on peut vous dire que ce n’est pas donné le boeuf de Kobe primé ! En espérant que ça soit hors du commun… Quant à moi, j’opte pour un poisson. Nous faisons « nos français » comme je me plais à dire, et nous prenons chacun un verre de vin de Kobe. Le chef nous salue, et commence à cuisiner la viande, le poisson et les quelques légumes sur la plaque faisant le tour du comptoir, juste devant nos yeux. C’est un homme assez jeune et digne. Ces gestes sont très agréables à admirer. Il nous sert, et explique à Sylvain comment déguster son boeuf. Tout d’abord, un bout nature, puis un autre avec du wasabi et de la sauce soja, et en fin un bout avec des chips d’ail frit. Il parait que ce fut un régal !

Une agréable rencontre Kobéenne

Forts de cette expérience et nos ventres bien remplis, nous partons rejoindre notre amie Maroka.
Quelques mois avant de partir nous avions essayé de trouver des correspondants au Japon, qu’ils soient japonais ou bien français expatriés. Nous avions alors commencé à échanger avec 3 personnes: Thomas un jeune bordelais expatrié à Osaka depuis près de 2 ans, que nous avons rencontré quelques jours plus tôt autour d’un verre; Maroka, une mère japonaise, la cinquantaine, ayant vécu une dizaine d’années aux Etats-Unis lorsqu’elle était étudiante; puis Megumi, également une maman, de 3 enfants, résidant à Hiroshima. Aujourd’hui nous avions convenu d’une rencontre avec Maroka qui habite à Kobe. Comme elle travaillait, nous nous étions entendus pour prendre un café pendant sa pause déjeuner. Nous la rejoignons donc à 14h. C’est une charmante femme, intéressante et gentille, qui se tient en face de nous. Nous avons passé un agréable moment en sa compagnie, à parler de tout et de rien, de notre vie, de la sienne… Heureusement qu’elle parle bien anglais ^^ ce qui n’est pas du tout le cas de la plupart des japonais. Nous la quittons ensuite en nous promettant de garder le contact, et nous partons, direction les hauteurs de Kobe, pour visiter le parc de Nunobiki.

Un paradis vert à Kobe

Nous prenons alors un téléphérique qui nous permet de profiter de la magnifique vue sur la ville. A l’arrivée, nous découvrons le parc Nunobiki Herb Garden un magnifique jardin aromatique qui se tient à flanc de colline. Une plateforme d’observation permet d’admirer la ville. Nous visitons les quelques boutiques qui proposent des produits à base d’herbes aromatiques et médicinales puis nous marchons en direction de la serre magnifiquement aménagée. Nous continuons notre descente à travers les nombreuses plantes aromatiques et les fleurs de toutes les couleurs. C’est un lieu très reposant que je recommande d’autant qu’il offre une vue panoramique sur la métropole et son port. Il permet également de se rendre aux somptueuses cascades de Nunobiki.
Nous avons pu contempler ces dernières après une balade d’environ 1 heure en continuant notre descente depuis le parc. Ces cascades sont magnifiques ! Nous sommes surpris de trouver ce coin de nature si près de la ville.

Nous retournons au coeur de Kobe, en direction d’un petit restaurant, que notre amie Maroka nous a recommandé après que nous lui ayons raconté à quel point nous adorions les takoyaki (une spécialité d’Osaka). Ici, on déguste les akashiyaki, qui sont en quelques sortes les ancêtres de ces derniers. Ces spécialités de Kobe ont une pâte beaucoup plus molle, qui se rapproche de l’omelette. C’est d’ailleurs assez compliqué de les saisir à la baguette sans en écorcher un ou deux. Et au lieu d’être nappés de sauce comme leurs confrères, ici, on les trempe dans un grand bol de bouillon. C’est différent, amusant et tout aussi délicieux !

Promenade nocturne à Kobe

Après cette succulente découverte qui aura su ravir nos papilles, nous partons visiter la baie de Kobe appelée Harborland. C’est un lieu voué au divertissement, avec de grands centres commerciaux, une multitude de restaurants, une grande roue et proposant une longue et belle promenade. Il fait déjà nuit, nous ne voyons pas les journées passer… Nous repérons vite le port grâce à sa jolie « Kobe Port Tower », haute de 108 mètres, et éclairée en rouge. Nous nous asseyons pour profiter du calme qui règne dans ce quartier la nuit tombée, et admirer la magnifique vue avec, à notre gauche, cette tour écarlate, et à notre droite, la grande roue illuminée de toutes les couleurs. Que c’est agréable de rester assis là, juste à contempler le paysage et à respirer l’air marin… Encore une journée japonaise pleine de découvertes, de nouvelles rencontres, et d’émerveillement.

 

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