Enfin un peu de temps libre pour vous conter la suite de nos aventures !

Découverte d’un nouveau monde

Nous sommes Vendredi 31 mars, ce matin nous nous sommes levés tôt pour prendre le Shinkansen afin de rejoindre notre prochaine destination : Osaka. Après quelques heures dans ce train mythique du Japon, plutôt semblable à nos TGV, avec tout de même plus de place pour nos jambes, nous foulons enfin le quai de la gare de Shin-Osaka.

Une vingtaines de minutes plus tard, nous arrivons enfin à l’appartement, où nous retrouvons notre hôte, qui nous fait visiter nos appartements. Comme nous allons rester ici un mois, nous prenons un peu de temps pour déballer nos affaires, avant de partir à la découverte de cette nouvelle ville, plein d’enthousiasme, bien que fatigués par l’éprouvante semaine que nous venons de passer.

Shinsekai

Nous habitons a deux pas du quartier Shinsekai, dont le nom pourrait se traduire par « Nouveau Monde ». Nous nous retrouvons au beau milieu de ruelles piétonnes illuminées de toutes parts, et surplombées par l’importante tour, sensée illustrer la modernité de ce quartier. Malheureusement, ce nouveau monde n’est plus tout jeune. En réalité, ce quartier créé au début du 20ème siècle est plutôt vieillissant. Qu’il s’agisse des façades, des néons colorés ou encore de la population, tout semble figé dans les années 1990. On croise ici de très nombreuses personnes âgées, parfois très pauvres et souvent le dos vouté. C’est à l’image de nombreux « Nouveaux » quartiers du japon, le vieillissement de la population se fait beaucoup ressentir et l’atmosphère qui règne fait penser aux films des années 80-90.

Quoi qu’il en soit, ce quartier est très animé et cela nous plait beaucoup. Pas besoin de chercher des heures une table où s’asseoir manger ou un endroit pour boire un coup. On ressent ici une certaine décontraction que l’on ne pouvait pas voir dans la capitale.

Suivez le guide !

Après une bonne nuit de sommeil, et plein d’une nouvelle motivation, nous partons à la rencontre de notre guide pour la journée : Angelo. Nous avions en effet pris contact avec Angelo, du site osakasafari.com, pour une « balade photo » dans la ville, afin de découvrir Osaka d’une manière un peu moins traditionnelle. Il s’avère que ce fut un très bon choix !

Gare d’Osaka

Nous avons tout d’abord rencontré Angelo à la gare d’Osaka, où il nous a montré de magnifiques points de vue sur la ville. Puis après avoir échangé quelques mots autour d’un café, nous l’avons suivi un peu plus loin au coeur des quartiers d’affaires d’Osaka. C’est en haut d’un building d’affaire que notre guide nous présente un autel shinto, et nous explique que la plupart de ces tours de bétons en possède un. Ces autels font partie du folklore local, et Angelo nous explique qu’ils sont là pour bénir le lieu, et protéger l’immeuble contre les intempéries, les tremblements de terre ou les typhons. Chaque jour les habitants et travailleurs du coin viennent déposer des offrandes aux divinités : des boissons (qu’il faut prendre soin d’ouvrir pour que les dieux puissent boire !), des gâteaux et divers petits objets.

C’est en voyant ce genre de temples que l’on se rend compte de l’importance des traditions religieuses dans la culture nippone. Même si les japonais eux-même ne sont pas forcément très impliqués dans ces pratiques, et même s’ils ne cherchent pas toujours a comprendre le pourquoi du comment, ils continuent à entretenir la tradition.

Un petit tour au dernier étage du building nous permettra de prendre quelques photos de la vue, après quoi nous prendrons le métro pour découvrir un Japon plus authentique.

Un petit tour de marché

Le temps se gâte un peu, notre guide décide donc de nous emmener vers un marché couvert où il a l’habitude d’aller avec les visiteurs à la recherche d’authenticité, et souhaitant remplir leurs appareils, comme nous !

C’est par le marché aux poissons que nous commençons notre visite. Nous rencontrons alors divers petits marchants de poissons qu’Angelo connaît bien. Nous prenons le temps de discuter avec certains d’entre eux, et nous nous essayons parfois à quelques mots de japonais (pas toujours très convaincant ! 🙂 ). Et c’est notamment avec un jeune vendeur de thon que nous discutons quelques minutes, nous sommes fiers d’arriver à comprendre quelques mots de la discussion, et la rencontre avec ce poissonnier très sympa nous ravie.

Nous continuons notre escapade à travers les petites ruelles sombres du marché, prenant des photos par-ci par-là afin d’essayer de retransmettre au mieux l’ambiance locale. Notre guide nous présente les divers étals de fruits et légumes et nous fait des petits quiz pour tester notre connaissance des mets locaux. Certains commerçants nous offrent même gracieusement des produits de leur fabrication, ou des petits échantillons de produits. Un peu plus loin à un carrefour nous croisons « mamie daïkon », une très gentille dame qui nous offre de goûter à sa spécialité : le daïkon cuit et mariné dans une sauce légèrement pimentée. Un délice ! L’occasion de nous mettre l’eau à la bouche avant le repas.

Mamie Daïkon

Une découverte culinaire

Pour le repas, Angelo nous conduit dans une petite ruelle proche du marché, où se cache, derrière une simple porte sans prétention, un petit restaurant d’Okonomiyaki, orné du traditionnel Noren, ce petit rideau invitant les clients à rentrer.

Dans cette petite maison traditionnelle, équipée d’une grande plaque de cuisson faisant le tour du restaurant, nous faisons connaissance avec un couple de japonais, plutôt âgés, qui s’occupe du restaurant depuis plusieurs dizaines d’années. Nous sommes seuls dans le restaurant pouvant accueillir 8 à 10 convives. Après quelques mots échangés dans cette langue qui reste encore difficile à comprendre pour nous (heureusement notre guide est là !), le cuisinier commence à préparer sous nos yeux les Okonomiyakis. Il s’agit de petites omelettes, garnies de différents ingrédients (poisson, légumes, calamar, viande) et repliées sur elle-mêmes. Après le petit spectacle de cuisine, orchestré par le gérant, s’ensuit la dégustation. Un vrai régal ! Ce plat, à l’origine un met d’après-guerre, simple et sans chichis, plutôt consommé par défaut que par plaisir, est aujourd’hui très implanté dans la culture populaire locale. De nos jours, nous trouvons dans de nombreux restaurants, diverses versions de cette omelette améliorée. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’Okonomiyaki, je vous suggère l’article plus détaillé écrit par notre cher guide du jour : Une histoire d’Okonomiyaki. La gérante finit par nous faire déguster divers petits mets locaux et notamment les Kuromame, des petits haricots confits, rappelant un peu le goût du marron glacé. Un vrai délice (encore un fois) !

Après consultation de la météo et discussion, nous décidons de nous séparer là pour aujourd’hui, et continuerons notre visite quelques jours plus tard quand le temps sera plus clément.

Emplettes tourmentées

Nous remercions donc notre guide et profitons de l’après-midi très pluvieuse pour faire le tour des ruelles commerçantes couvertes de la ville. Ici la quantité d’informations que notre cerveau doit trier est assez hallucinante : musiques, lumières colorées, rabatteurs de restaurants et divers bruits se mêlent dans un grand chahut, fatiguant pour nos esprits encore sains d’européens ;).

Sur conseil de notre guide, et pour combler les attentes de Laëtitia (notre acolyte dépensière du voyage 🙂 ), nous nous rendons à Namba, dans un petit magasin spécialisé dans le matériel d’art (pinceaux, papiers, crayons, autocollants, tampons, etc…). En attendant que chacun ait fini ses emplettes, Mélanie et moi même sortons devant le magasin prendre un peu l’air. Mélanie en profite alors pour prendre en photo la belle ruelle dans laquelle nous nous trouvons.

Cette séance photo improvisée n’a pas été du goût de tout le monde, et c’est un sans abri qui passait par là poussant son petit caddie (et qui bien sûr s’est retrouvé sur nos photos) qui se rapproche alors de nous d’un pas mécontent et commence à nous parler d’un air un peu renfrogné. Nous comprenons alors rapidement que l’homme n’a pas aimé qu’on le prenne en photo, nous essayons donc de commencer par nous excuser, bégayant les quelques mots de japonais que nous connaissons.

L’homme s’énerve pourtant de plus en plus ! Nous comprenons par des gestes qu’il souhaite que nous supprimions la photo, nous nous exécutons donc un peu rapidement, dans un geste machinal (que tout photographe doit connaitre). Le sans-abri semble ne pas avoir compris que nous avions supprimé la photo et commence a réellement nous crier dessus. Même après lui avoir montré plusieurs fois qu’il ne nous restait plus aucune photo de lui, et après avoir tenté de lui expliquer, celui-ci continue de nous crier dessus. Il fait même mine de me frapper, agitant en l’air ces bras sans réelle force ni précision, comme un homme agiterait les bras s’il était en train de se noyer.

Voyant que la communication ne passe pas, nous décidons alors de nous réfugier à l’intérieur du magasin, un peu choqués par le comportement de ce dégénéré. Une vendeuse du magasin vient alors à notre secours, et explique à notre ami sans-abri que tout est réglé. Il s’avère qu’il s’est simplement énervé parce qu’il ne comprenait pas. A t’il cru que l’on se moquait de lui ? Nous ne le saurons probablement jamais. Quoi qu’il en soit la vendeuse ayant calmé l’homme, celui-ci repartit poussant son caddie rempli de cartons, nous laissant nous remettre de nos émotions.

Après avoir repris quelque peu nos esprits nous continuons notre balade puis comme à notre habitude, nous terminerons notre soirée par un bon repas local ! Un peu de repos ne nous fera pas de mal…

 

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