La tant espérée Okinawa

Nous voici début Juin, et nous nous apprêtons à quitter la jolie île de Kyushu pour voyager toujours plus au Sud, direction : Okinawa.

Nous avions pendant longtemps hésité à aller sur cet archipel, car nous savions qu’au début du mois de Juin c’était encore la saison des pluies. Okinawa était la seule étape de notre voyage, pour laquelle nous n’avions pas réservé les vols et l’hébergement à l’avance . Nous savions qu’il y avait de forts risques que nous passions une semaine sous la pluie. Ce qui est assez déprimant lorsqu’on fait du tourisme en général, et encore plus lorsqu’on choisit de profiter d’une destination pour ces atouts balnéaires.

Plages de rêve d’Okinawa

A l’époque où nous réfléchissions à notre voyage, à l’automne 2016, nous avions parcouru de nombreux sites de prévisions météorologiques, et nous avions vu qu’il y faisait vraiment mauvais en cette période. Mais nous voulions tellement découvrir cet archipel tropical ! Nous étions plein d’espoir car nous pouvions noter, qu’en général, il y avait au moins un jour de beau temps par semaine, ou du moins sans pluie. Nous avons donc décidé d’attendre le dernier moment pour réserver, en se disant qu’on regarderait la météo 2 semaines avant pour savoir si on tentait l’aventure ou non. Le mois précédent le jour J, nous n’arrêtions pas de regarder la météo pour Okinawa. Tous les jours, les prévisions changeaient… Un coup du beau temps…. Un coup des trombes de pluies…

Malgré ces prédictions peu sûres, nous avons qu’en même décidé de réserver les vols. Je vous le dis, nous voulions vraiment découvrir Okinawa 😉 ! Tant pis pour le mauvais temps ! Nous avons opté pour une liaison Fukuoka – Naha avec la compagnie low-cost Peach Airline. Puis nous avons pris des vols avec Japan Airlines pour le retour Naha – Tokyo. L’avantage de partir pendant la saison des pluies c’est qu’on a des prix relativement bas ;). Pour le logement, nous avons continué avec Air Bnb, qui nous a contenté jusqu’à présent. Nous avons aussi dû nous racheter une petite valise, car au fur et à mesure du voyage, les souvenirs devenaient de plus en plus encombrants. Et puis, c’est à dire que, lorsqu’on a quitté la France avec nos grosses valises, nous avions déjà chacun atteint le poids maximum : 23 kg. Avec la compagnie Peach Airline, nous avions seulement droit à 20 kg en soute. Avec le poids de départ, et nos souvenirs en plus, c’était juste pas possible !

Pharmacie à Naha

Jusqu’à la veille avant de partir, le temps pour la semaine semblait très incertain. D’après tous les sites de météo, nous pouvions juste espérer du beau temps pour le Jeudi. Nous avons pensé que c’était déjà bien et nous nous sommes dit que nous ferions des activités en intérieur comme l’aquarium, des musées… Mais bien nous a pris, car cette semaine s’est révélée être exceptionnelle: pas une seule goutte de pluie, et un soleil radieux ! Mais laissez-moi vous racontez plus en détails nos aventures :

Sur le sol d’Okinawa

Aujourd’hui, Lundi 5 Juin, nous devons prendre notre avion à 10h direction Naha, capitale de la plus grosse île de l’archipel, également appelé Okinawa. Nous redoutons toujours un peu ces départs car nous savons qu’il est difficile de se trimbaler toutes nos affaires : moi mon énorme valise de 20 kg, avec un gros sac à dos. Et Sylvain, sa grosse valise, ainsi qu’une autre plus petite (taille cabine), plus son sac à dos. On sait que l’on va devoir braver les transports en commun en heure de pointe avec la chaleur moite et exténuante du mois de Juin (si,si, même si c’est le matin, je vous jure que c’est déjà insupportable). Nous savons que l’on va devoir rentrer dans un métro bondé de salaryman, qu’avec notre chargement on va surement gêner des personnes en entrant et en sortant… Bref, ces départs sont toujours des mauvais moments à passer. C’est aussi dans ces moments là que l’on se dit « Plus jamais… », « Plus jamais on ne voyage avec autant d’habits, de chaussures, de manteaux, de produits de beauté… ».

Nous arrivons à l’aéroport finalement sans trop d’encombres. Une fois devant la porte d’embarquement, nous nous amusons à regarder les gens qui attendent le départ: chemises à fleurs, piercings, dreadlocks… L’ambiance est « cool », on a déjà un avant-goût d’Okinawa. C’est après prés de 2h de vol que l’on débarque à Naha, chef lieu d’Okinawa, avec un magnifique soleil et une chaleur tropicale 🙂 . Nous montons dans le monorail et commençons à regarder à droite à gauche pour découvrir la ville. C’est toujours impressionnant d’arriver dans une grande ville qu’on ne connaît pas. Surtout dans un pays étranger, au début on se sent complètement perdus. Puis on essaie de capter comment « marche » la ville : en regardant le paysage, les bâtiments, leur architecture, les magasins, les rivières… Petit à petit, on va arriver à comprendre la ville, s’en imprégner, se l’approprier. Quatre ou cinq stations après, nous voici arrivé à notre destination. Le monorail est moderne et plutôt pratique pour traverser la ville. Nous traînons nos grosses valises jusqu’à notre nouvel appartement. Nous allons rencontrer notre hôte, qui tenait absolument à nous donner les clés en personne. Jusque là nous ne voyions guère les propriétaires, ils laissaient les clés dans la boîte aux lettres, et nous nous débrouillions seuls. Nous rencontrons donc Minako, qui s’est révélée être une adorable hôte. Elle parle très bien anglais, car elle nous apprend qu’elle a vécu quelques années aux USA, ce qui a facilité les choses. Elle nous montre son super appartement, spacieux, propre et commode, et nous renseigne sur les lieux à visiter dans le coin.
Voici le lien de l’appartement (Minako possède aussi d’autres appartements dans le même bâtiment):  https://www.airbnb.fr/rooms/5926570

Premières découvertes à Naha

Après une brève installation, tout excités de découvrir enfin Okinawa, nous décidons de partir à pied visiter les alentours. Nous nous rendons vers la grande avenue Kokusai Dori, qui se trouve être un vrai temple de la consommation : une énorme rue remplie de magasins à touristes. Et oui, toutes les grandes villes ont en une ! C’est sympa 5 minutes, mais quand on comprend que quand on a fait une boutique, on les a toutes faites, c’est vite décevant. Nous nous rendons aussi compte qu’il y a beaucoup de touristes américains ici. Normal, l’île d’Okinawa a été placée sous occupation américaine depuis la Seconde Guerre Mondiale, et jusqu’au début des années 70. De nombreuses bases américaines perdurent encore aujourd’hui (malgré les récents débats pour fermer ces bases). Nous déambulons dans la rue. C’est quand même amusant de voir toutes les spécialités « bizarres » d’Okinawa comme : des petits sacs à mains crapauds (c’est à dire un vrai crapaud séché en guise de sac, pas forcément glamour…), des serpents dans des bouteilles d’alcool (0_o), des têtes de cochons séchées et aplaties (je préfère ne pas savoir si ça se mange…), et des milliards de shisa en terre cuite.

Le shisa est l’emblème d’Okinawa, c’est un être mi-chien, mi-lion, représenté en sculpture, et posé sur les toits ou aux entrées des maisons okinawaïennes. D’après la croyance, ils repoussent les mauvais esprits. En général ils vont par paire: le mâle avec la gueule ouverte qui fait fuir les esprits maléfiques, et la femelle, la gueule fermée, souriante, qui garde le bonheur de la maison. On en rencontre des tas dans tout Okinawa, de toutes formes, grosseurs, couleurs… C’est LE souvenir à ramener de la destination 😉 .

Après avoir fait quelques boutiques à touristes peu intéressantes, nous tournons à un angle de rue au hasard, et tombons sur le First Makishi Public Market: un grand marché couvert de nourriture: poissons colorés, fruits exotiques, épices… A l’intérieur de ce marché se tient un autre grand marché de fruits de mer avec des restaurants à l’étage. On se sent enivrés par tous ces bruits, odeurs, couleurs… Nous continuons de traverser ces interminables shotengai (rues piétonnes couvertes), et arrivons dans un coin de moins en moins touristiques. Ce coin de marché semble être tenus par des familles de chinois au vue des vêtements et articles qu’ils proposent.

Nous passons notre chemin et sortons de la shotengai, pour arriver dans un quartier à moitié démoli. Les quelques structures encore debout nous font penser à un bidonville bétonné. En effet, les bâtiments sont vieillis, certains sont presque en ruines, et le quartier témoigne d’une grande pauvreté. Nous nous engouffrons de plus en plus dans pour tenter de l’immortalisé à travers notre objectif. Nous croisons quelques habitants qui nous regardent tout étonnés de voir des touristes égarés. Ils nous dévisagent quelque peu, nous ne voulons pas les déranger, nous nous sentons pas forcément les bienvenus ici. Nous aurions tant aimé leur parler un tant soit peu, pour justement les rassurer sur nos intentions, échanger un peu, mais la barrière de la langue nous en empêche. Nous laissons donc ce quartier hors du temps derrière nous, et nous marchons en direction du quartier de Tsuboya.

Ici nous découvrons de multiples magasins de poteries et céramiques artisanales. Nous faisons plusieurs magasins en quête de shisa plus artisanaux que ceux en plastique, rencontrés dans les magasins à touristes. Nous nous émerveillons de tous les beaux objets en poteries exposés ici : décorations, objets du quotidien, vaisselle… Nous aimerions tellement ramener de beaux souvenirs comme ceux-ci, hélas, nos valises et notre porte-monnaie ne nous le permettent pas. Ce quartier est très intéressant car il reflète l’art de la ville: la poterie tsuboya-yaki. Nous le visitons quasiment à l’heure de fermeture des magasins, il n’y a donc pas de touriste, ce qui est vraiment agréable. Sur le chemin, nous admirons même un ancien four à poterie traditionnel.

Après ce bel aperçu de la ville de Naha, trop épuisés pour trouver un restaurant, nous faisons quelques courses pour le repas du soir. Puis nous nous endormons la tête remplie de belles images okinawaïennes.

Shisa géant

 

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