Ainoshima, l’île des chats de Fukuoka
Comme certains d’entre vous le savent, le Japon regorge d’endroits dédiés aux animaux. Nous avions plus tôt visité l’île aux lapins, on trouve également plus au Nord la ville aux renards, Nara est également connue pour ces cerfs, Tsuwano est parfois appelée la ville des Carpes. Bref, vous l’aurez compris, les animaux sont souvent l’occasion ici de faire du tourisme avec la nature. Et bien évidemment, nos amis les chats n’échappent pas à la règle, il existe donc plusieurs « îles aux chats » sur le territoire nippon. La plus célèbre de ces îles est Aoshima. Malheureusement sa position (dans la mer intérieure, proche de Shikoku), ne nous a pas permis d’y faire un tour. Pas de souci, Fukuoka possède aussi sa propre île aux chats : Ainoshima.
Nous partons donc tôt ce matin pour nous rendre jusqu’à Shingu (une petite commune au nord de Fukuoka), où le ferry nous attend pour nous mener voir les petites boules de poils. Seulement 4 ferrys par jour desservent l’île, qui compte quelques centaines d’habitants tout au plus et presque autant de chats. Nous arrivons donc sur place, sans trop de difficultés, aux alentours de 11h. Nous découvrons dès lors le petit village de pêcheur, niché dans la baie que forme l’île et dans lequel resteront la plupart des touristes, venu simplement jouer avec les chats.
Nous avons quant à nous entrepris de faire le tour de l’île. Une route bien tracée et bétonnée permet d’en faire le tour, proposant quelques beaux points de vue et deux ou trois escales d’intérêt. Le chemin est facile, et bien qu’il grimpe un peu, 2h30 suffiront a boucler la promenade. La route est également l’occasion pour les familles et enfants de faire un petit quizz sur l’île, sa faune et sa flore. Pour ceux qui espéraient rencontrer des chats au calme dans la montagne, ne vous faites plus d’illusions ! Les chats restent essentiellement dans le village. Nous en avons bien croisés un ou deux à l’écart de la ville, mais à vrai dire nous avons vu, en haut, plus d’aigles que de félins.
Sur le chemin, alors que nous nous apprêtions à nous arrêter pour déguster notre repas de midi, nous passons prés d’une des plages de l’île. C’est là que nous avons découvert cette vision d’horreur : des dizaines de milliers de déchets s’entassent là sur le bord de mer, sans que personne ne semble s’en inquiéter. Nous croisons non seulement des sacs plastiques, mais des objets métalliques, des ampoules, et même de l’électroménager : un vrai massacre. Nous sommes assez surpris de découvrir des endroits aussi sales dans un pays somme toute très moderne comme le Japon. Il y a tellement de métiers qui nous semblent futiles ici, mais ne peut on pas payer quelqu’un à nettoyer la plage ? Étrange ! Nous continuons donc notre route un peu choqués par cette scène, aux antipodes des images de cartes postales si plaisantes.
Quelques dizaines de minutes plus tard, une fois la balade terminée, nous prenons le temps de nous perdre dans les petites ruelles du village, de rencontrer et jouer avec les nombreux chats que nous trouvons là. Ces derniers sont de toutes les couleurs, et, pour la plupart, très curieux. Dès que nous nous approchons, ils viennent nous voir et demandent des caresses. Il est bien évidemment interdit de les nourrir, pour ne pas causer de bagarre ou répandre des maladies, mais si vous tenez à leur apporter quelque chose, un jouet est le cadeau idéal. Cette île est vraiment sympa et c’est une belle expérience pour les amoureux des chats. C’est toujours impressionnant de voir le nombre de ces petites boules de poils qu’il y a là !
Shikanoshima : rando, chasse et plage
Ce matin nous partons de nouveau à la visite d’une petite île à quelques kilomètres seulement de Fukuoka. Nous nous rendons d’abord au port de Hakata, d’où nous prenons le ferry. Quelques dizaines de minutes plus tard nous débarquons. En réalité il est possible d’aller sur Shikanoshima par la voie terrestre, car un petit pont permet de rejoindre l’île par l’Est. Cependant, c’est tout aussi simple et plus rapide de prendre le ferry depuis Hakata.
Nous arrivons dans une petite ville pas très agitée, ou nous croisons tout de même quelques pêcheurs et les deux ou trois touristes venus avec nous sur l’île. Nous remontons une des allées principale, passant devant le café du village, jusqu’à arriver au sanctuaire Shikaumi. Ce grand sanctuaire shinto abrite plusieurs merveilles. Nous trouvons tout d’abord une petite hutte remplie à ras-bord avec des milliers de bois de cerfs. Ceux-ci sont ramassés dans la forêt par les moines avant d’être stockés ici. Plutôt étrange ! Un peu plus loin un magnifique toori (porte shinto) se dresse au bord de la falaise, au creux des arbres, donnant vue sur les eaux bleues de la mer. L’image est féerique, et nous comprenons rapidement qu’il s’agit là d’un petit autel dédié à la mer et aux pêcheurs. Une fois le tour des différents autels et salles de prières effectués, nous continuons notre route et entamons la montée vers le sommet.
Le chemin est goudronné sur une très large partie de la balade (comme souvent ici). Nous grimpons ainsi aisément jusqu’à la pointe de l’île, malgré quelques montées un peu sportives. A notre grande surprise, nous ne trouvons pas de distributeur de boissons là haut ! Nous qui contions dessus pour nous désaltérer une fois l’effort terminé… ce sera pour plus tard ! La plateforme d’observation nous permet de prendre encore un peu plus de hauteur, et de profiter d’une belle vue sur l’île, le pont de sable qui se dessine au loin, et le bleu intense de la mer tout autour.
Reposés et de belles images plein les yeux, nous entamons la descente, vers l’autre coté de l’île et sa fameuse plage. Nous marchons tranquillement quand nous commençons à entendre des coups de feu au loin, il semble que la période de la chasse ait commencé. Puis plus nous avançons plus nous entendons des coups de fusils près de nous. Jusqu’à ce qu’un coup retentisse quelques mètres en dessous dans la forêt. Autant vous dire que l’ambiance n’est pas très rassurante ! Nous forçons donc le pas en espérant que les chasseurs japonais respectent bien les règles de sécurité et ne tire pas en direction de la route que nous empruntons. Heureusement nous passons vite la zone et arrivons enfin en bas, sains et saufs ! Là nous retrouvons la douce lumière des distributeurs de boissons. Nous en profitons donc pour prendre de quoi étancher notre soif, et partons nous installer quelques mètres plus loin sur les bords de mer.
Ici la plage n’est pas très fréquentée, bien que nous soyons au début du mois de juin, seuls une dizaine de personnes se balade ici. Les immeubles de location saisonnières, situés juste en face de la plage, semblent désertés. Plutôt étrange, nous imaginons très bien les bords de mer en France qui commencent déjà à se remplir en cette douce période. Il semble que la baignade en mer ne soit pas vraiment une passion au Japon. Qu’à cela ne tienne ! Nous trempons tout de même nos pieds dans l’eau encore un peu trop fraîche pour que nous nous mettions en maillot de bain, et nous nous installons sur le sable pour profiter de cet instant de repos. Quelques minutes de sieste plus tard, nous finirons par repartir à pieds vers notre port d’arrivée pour rejoindre finalement Fukuoka.
Bien que cette île soit intéressante, il vaut certainement mieux y aller en pleine saison pour profiter pleinement de la mer, et surtout éviter la saison de chasse !