Même si nous sommes hébergés dans une grande ville, nous n’oublions pas que la découverte d’un pays, passe aussi par la découverte de sa campagne, de sa montagne, et de toutes ses formes de natures. C’est pourquoi nous n’avons pas manqué de nous balader un peu aux alentours.

Tsuwano et les gorges de Chomonkyo

Encore un temps idéal aujourd’hui pour une sortie nature. Il commence à faire de plus en plus chaud et nous aurions bien envie de tremper nos pieds dans l’eau, voir de nous baigner, dans n’importe quel cours d’eau, mer, océan, lac ou flaque que nous pourrions trouver. 🙂 Nous partons donc aujourd’hui à la découverte de deux points d’intérêts relativement proches l’un de l’autre, et à quelques dizaines de kilomètres d’Hiroshima. Nous commençons notre journée par un peu plus d’une heure de voiture, observant les paysages verdoyants de la montagne japonaise. Montant et descendant le long des routes abruptes et sillonnantes de la région, et s’émerveillant tout le long du trajet par la beauté des paysages que nous croisons.

Nous arrivons tout d’abord à Tsuwano. Il s’agit d’une petite ville ancienne, constituée de nombreuses maisons traditionnelles en bois, d’une allée avec les grandes et fascinantes maisons de samouraïs, et comprenant également dans ses hauteurs, un grand et beau temple Inari (dédié aux dieux renards). La visite du centre ville et notamment du quartier ancien est très plaisante. Nous y découvrons une ville ressemblant aux ruelles touristiques de Kyoto, mais la foule de touristes en moins. Nous observons un instant les belles et grandes demeures de samouraïs, alignées le long d’une large allée bordée de petits caniveaux au fond desquels, des dizaines de carpes nagent dans les quelques centimètres d’eau qui sont à leur disposition. C’est impressionnant de voir le nombre de poissons qu’il y a dans ces caniveaux.

L’ambiance est paisible, mais le soleil de plomb. Nous rentrons donc dans un petit restaurant, sans prétention. Nous découvrons là un papy, très agréable, qui nous sert de bons plats de curry, dans la bonne humeur, n’hésitant pas à blaguer sur notre nouveau président et sa femme (beaucoup trop âgée pour lui selon les japonais 🙂 ). Nous passons là un agréable moment et découvrons une nouvelle spécialité de dessert à base de pâte anko (pâte de haricots rouges) : les genjimaki, un vrai régal !

Nous reprenons la route le ventre plein et nous nous rendons, en grimpant les quelques flopées de marches, au sanctuaire Taikodaniinari. Le long de l’escalier grimpant, nous découvrons là encore de beaux alignements de torii rouges (comme souvent dans les temples Inari). Le temple en lui même semble tout neuf, la peinture est fraiche et l’ensemble impose le respect. Plus loin, de petits autels très mignons sont cachés, au bout de chemins dérobés. Nous ne sommes ici plus seuls, car quelques bus de touristes nous ont rejoins. Mais le temple reste quand même très agréable et les touristes, principalement japonais restent très respectueux et discrets. Nous prenons, avant de repartir, un omikuji, nous indiquant que notre journée est sous le signe de la chance.

Remplis d’une nouvelle énergie spirituelle, nous partons en direction de notre prochaine destination : Chomon-kyo. Ces gorges courent le long de la montagne et accompagnent un beau ruisseau au coeur de la nature. En nous rendant sur place nous nous perdons d’abord à deux reprises, suivant les indications un peu farfelues de Google Maps. Celui ci nous emmène, par des chemins à peine praticables, au bord de la rivière, au niveau d’un barrage hydroélectrique désert, tout au bout des gorges… Après avoir réussi à faire demi-tour, et être remontés sans casser la voiture de location, nous prenons une autre route qui nous emmène à l’autre bout des gorges. Nous trouvons enfin le parking d’ou part la promenade.

Comme souvent au Japon, la « randonnée » , est bien indiquée et le chemin tout tracé. Il est quasiment impossible de se perdre en suivant les sentiers touristiques comme celui-ci. Nous passons le long de falaises, et longeons le cours d’eau, profitant de l’air frais qu’il nous apporte, et marchons ainsi en plein coeur de la nature pendant plusieurs dizaines de minutes. Nous ne croisons pas un chat, la période touristique des randonnées n’est certainement pas commencée ici, et l’heure est tardive pour les japonais (16h30 ~17h00). Nous profitons donc pleinement de ce moment de calme et de solitude au milieu de la nature pour tremper les pieds dans l’eau glaciale. Nous n’avons malheureusement pas le temps de faire l’intégralité de la balade, mais cela pourrait s’avérer vraiment agréable ! Peut-être pour un prochain voyage !

Sandankyo et les risières d’Akiota

Notre séjour à Hiroshima est maintenant bien entamé, et nous profitons d’une autre belle journée pour aller nous balader, encore une fois, au coeur de la nature. Nous avons hâte de découvrir à nouveau, les paysages de carte postale que nous avions pu observer lors de notre dernière sortie à Tsuwano ! Nous louons donc la voiture au même loueur (ne parlant pas un mot d’anglais …), et partons une nouvelle fois à l’aventure. Les routes que nous empruntons ne sont pas moins vallonnées, ni moins merveilleuses à nos yeux que précédemment. Nous arrivons après plus d’une heure de route à destination : les gorges de Sandankyo. Et là vous pensez « encore des gorges ?! », et bien oui, encore des gorges, parce que les japonais semble aimer se balader dans de beaux paysages de montagne, tout en restant au bord de l’eau !

Les gorges de Sandankyo sont elles aussi très bien aménagées. Bien que la saison estivale ne soit pas encore vraiment commencée, nous croisons quelques randonneurs, souvent en couple, venus profiter du beau temps et des chemins de balade agréables. Après avoir passé la ruelle aux touristes, où les boutiques fermées donnent l’impression d’un village fantôme (elles rouvriront certainement en été), nous commençons notre promenade. Nous longeons le beau ruisseau, qui forme par endroit de véritables torrents ou de petites cascades. Nous trouvons un peu plus loin un endroit où nous pouvons descendre près de l’eau pour pique-niquer tranquillement.

Nous avalons rapidement nos onigiris (boulettes de riz fourrées de délicieuses saveurs) et plongeons vite les pieds dans l’eau fraiche, pour nous rafraichir. La chaleur aujourd’hui est presque insoutenable. L’eau, descendant de la montagne est glaciale, c’est très agréable ! Nous profitons donc quelques instants de l’endroit pour nous prélasser et bronzer un peu.

Maintenant que notre peau à pris quelques couleurs, nous continuons notre chemin et grimpons encore un peu plus dans la montagne. Les paysages sont encore une fois magnifiques et la nature luxuriante. Le chemin longe la montagne, grimpant et descendant sans cesse, abrité du soleil par les grands arbres qui poussent ici. Nous remontons le cours de l’eau jusqu’à un petit étang aménagé, où la route s’arrête. Au bord de l’eau, nous voyons pendre une corde rouge, à coté d’un panneau indiquant une liste de boissons. Nous ne comprenons pas tout de suite qu’il faut tirer sur la corde pour appeler le batelier qui viendra nous chercher. Heureusement, un couple de japonais arrive alors pour nous délivrer de l’attente, qui aurait pu être interminable :).

Le batelier emmène les visiteurs (comme nous) de l’autre coté d’un couloir formé par les falaises, jusqu’à une auberge où l’on peut se reposer en buvant une boisson fraiche. En réalité, un autre chemin permet de contourner l’endroit pour arriver, après une montée assez rude de l’autre coté du bâtiment. Nous avons préféré la voie de l’eau, plus facile, et plus agréable. Nous profitons donc de la petite balade en bateau pour reposer nos jambes lourdes, et admirer encore une fois le magnifique paysage, nous laissant doucement porter par l’eau. Nous nous reposons quelques minutes dans l’auberge, sirotons un thé glacé, puis nous trempons à nouveau nos pieds dans la rivière avant de redescendre jusqu’à notre voiture. Le temps file et nous avons une autre activité de prévue cet après-midi.

Nous reprenons donc la voiture sur le parking, non payant, situé à l’entrée du village (marcher quelques mètre de plus nous aura permis d’économiser plusieurs centaines de yens !). Nous nous rendons quelques kilomètres plus loin, au village d’Akiota.

Ici, nous découvrons un lieu extraordinaire appelé Ini Nakatsutsuga. Le village s’articule en arc de cercle, épousant la forme de la montagne, et formant comme un cirque. Dessous les quelques maisons, s’alignent des dizaines d’étages de rizières. Les cultures en étage, et la courbe de la montagne rendent la vue merveilleuse, presque miraculeuse ! C’est vraiment un paysage de carte postale, mais en mieux ! ;). Je crois que cette image restera pour moi l’une des plus inoubliables de ce voyage. C’est peut-être même ma visite préférée.

On ne croise pas beaucoup de touristes, seulement un couple de japonais ou deux, venus, comme nous observer la majestuosité du paysage. Les quelques photos que nous avons pu prendre ne reflètent que pâlement la beauté de l’endroit.

En repartant nous avons tenté de monter en haut de ces champs, obligeant les paysans du coins à bouger leur camionnette pour nous laisser passer. Malheureusement le chemin était fermé ! Encore une surprise que Google Maps ne nous avait pas indiqué… Nous avons donc du rebrousser chemin pour reprendre la route plus traditionnelle, et rentrer chez nous, les poumons remplis de bon air frais, et la tête pleine de merveilleux paysages.

Iwakuni, son pont et son château

Depuis Hiroshima, il faut à peine plus d’une heure de bus pour se rendre à Iwakuni. Nous avons donc aujourd’hui prévu d’aller voir cette petite ville et son pont très célèbre. Le bus est plutôt agréable et ne comporte que peu d’arrêts, nous en profitons donc pour finir notre nuit. Dès la sortie du bus, nous apercevons le pont juste de l’autre coté de la rue. Ce bel édifice en bois forme de grandes arches, ce sont elles qui le rendent unique et très original.

Avant de traverser la rivière par ce pont si étonnant, construit en escalier, nous faisons un petit tour dans la ville et grimpons jusqu’à l’un des temples de la cité. Nous sommes ici seuls au monde, il n’y a pas un chat et le soleil tape maintenant très fort. Nous apprécions la petite découverte et continuons notre chemin. Le konbini le plus proche sera l’endroit idéal pour trouver de quoi nous nourrir ce midi. Nous remplissons donc notre sac à dos de quelques délicieux mets que l’on ne trouve que dans les konbinis japonais, puis nous continuons notre route et entreprenons la traversée du fameux pont.

Ces belles marches de bois et ces courbes si étranges rendent le pont spécial. Nous profitons d’être assez tranquilles pour faire de jolies photos, puis continuons jusqu’à l’autre rive, ou nous nous installons quelques minutes dans l’herbe et dégustons notre petit pique-nique.

Repus, nous entamons la découverte de cette rive. Il y a ici un grand parc, offrant différents paysages, et où l’on peut parfois voir des animations de ukai, la pêche au cormorans (il s’agit de la spécialité du village, les pêcheurs dressent des cormorans à attraper des poissons dans la rivière et ramènent ensuite le cormoran sur la bateau en tirant sur la laisse attachée à l’oiseau). Nous n’avons malheureusement pas eu la chance d’assister à ce spectacle. Le parc est tout de même très agréable, et les nombreux points d’eau sont rafraichissants. Un peu plus loin, nous faisons la visite du cimetière du clan Kikkawa, propriétaire pendant longtemps du château de la ville. Un vaste lieu, où de belles stèles servent de sépulture aux hauts dirigeants du clan et leurs épouses. Un endroit magnifique, qui nous transporte dans l’histoire de ce grand clan.

Nous entamons ensuite l’ascension du mont Shiroyama, en haut duquel se dresse le beau château blanc d’Iwakuni. La montée est assez rude, heureusement elle se déroule à l’ombre des arbres de la forêt qu’elle traverse, apportant ainsi un peu de fraicheur. Quelques dizaines de minutes plus tard (peut-être une trentaine), nous arrivons finalement au sommet. Nous admirons de là la belle vue sur le château d’un blanc immaculé. En parcourant son pourtour, nous profitons également d’une magnifique vue sur la ville, le pont et la région d’Iwakuni qui s’étendent au loin. Nous profitons de l’ombre d’un grand chêne pour nous reposer quelques minutes.

Nous redescendons alors par le chemin plus escarpé, et plus secret serpentant entre les arbres. Les moustiques et autres mouches ne cessent de voleter autour de nous, c’est très désagréable ! Le sol de la forêt est couvert de feuilles mortes, si bien que le chemin est par endroit extrêmement glissant, l’endroit parfait pour une belle chute, que nous éviterons de justesse (à plusieurs reprises). Hormis ces dérangements, le chemin est plutôt agréable et joli, nous arrivons ainsi au fond du jardin, ou nous découvrons un petit parc floral, longeant un mignon petit ruisseau. Cette belle découverte clôturera notre visite de la ville, et nous repartons par le même bus pour rejoindre Hiroshima.

 

LAISSER UN COMMENTAIRE