Notre JR Pass n’a plus que quelques jours avant d’expirer, nous profitons donc pour partir découvrir la région encore un peu plus, et plus particulièrement la mer intérieure, ses îles et ses secrets.

Onomichi

Nous partons donc aujourd’hui à la découverte d’Onomichi, une ville située à quelques dizaines de kilomètres d’Hiroshima. Il s’agit d’une petite ville nichée au coeur de la mer intérieure et adossée à une colline. Un de ses principaux attraits touristiques est sa localisation. En réalité, en face d’Onomichi se trouve des dizaines d’îles plus ou moins grandes, et notamment cinq d’entre elles (les plus larges), permettent d’accéder via différents ponts, à Shikoku, une des quatre îles majeures de l’archipel du japon.

Il est conseillé dans plusieurs guides touristiques, de louer des vélos, et d’emprunter la célèbre route de Shimanami Kaido. Cette dernière permet de parcourir à vélo les quelques dizaines de kilomètres, qui séparent Onomichi de Shikoku en empruntant ce « pont » formé par les petites iles de la mer intérieure. On peut ainsi profiter de magnifiques paysages, et découvrir les secrets de chacune des îles. C’est ce que nous comptons faire aujourd’hui.

Nous arrivons en milieu de matinée à Onomichi, après avoir raté le train le plus rapide, et nous être rabattus sur un train « local » beaucoup plus long. Le ciel est parfaitement bleu et le soleil nous brûle presque le visage. Le printemps est maintenant bien entamé et le climat nous rappelle que l’été est en train d’arriver. Un temps idéal pour faire du vélo ! Nous nous dirigeons donc à grands pas vers le loueur de bicyclettes. Malheureusement, il semble que nous ne soyons pas les seuls à avoir eu cette idée, plus aucun vélo ne reste, et une queue de plus d’une dizaine de personne s’est déjà formée, pour les plus têtus qui souhaitent attendre le retour d’autres clients. Nous ne rejoindrons pas cette queue pour ne pas perdre plusieurs heures à attendre.

Très déçus, nous nous concertons quelques minutes pour mettre au point un nouveau plan. Nous décidons donc de nous rendre en bus sur la troisième île afin de visiter un très grand temple que nous avons repéré : le Kosanji. Près d’une heure de bus plus tard, nous arrivons à destination. Un petit tour au bureau de location de vélos de cette île nous rassure sur notre choix : aucun vélo ici non plus et un couple d’anglais nous raconte qu’ils patientent depuis près de 2 heures dans l’attente de leurs véhicules à pédales.

Kosanji

Le Kosanji est un très grand temple bouddhiste, adossé à une belle colline. L’entrée payante pourra en ralentir plus d’un (environ 12€ par personne), mais la beauté du lieu, et le nombre de ‘ouaaah’ que nous avons lancé, ont largement rentabilisé le billet. De plus le billet permet aussi d’aller visiter le musée que se trouve de l’autre coté de la route.

Après avoir passé la porte d’entrée, nous allons, comme toujours, commencer par nous purifier, dans le bassin prévu à cet effet. En face duquel nous pouvons déjà voir la magnifique pagode qui se dresse en haut de l’escalier. Au second palier 2 grandes salles du temple sont accessibles et exposent des peintures et autres objets artistiques d’époque. C’est en montant encore un peu dans l’enceinte du temple, par l’escalier central, que nous arrivons au niveau du bâtiment principal. Mais tout d’abord nous passons devant sa porte exceptionnelle, teintée de blanc, de vert et d’or, et ornée de magnifiques sculptures de dragons, mais aussi de statuettes de bouddhas. En sa base s’exposent également deux grandes statues de Kannon et ses 1000 bras, semblant dater de plusieurs centaines d’années.

La grotte aux 1000 bouddhas

En continuant la route, nous nous retrouvons au milieu de la cour du bâtiment central (malheureusement ce dernier est en construction), la porte, mais aussi les petits pavillons et les promenades nous entourent. Un peu en retrait creusé dans la roche, nous apercevons l’entrée d’un chemin souterrain. Nous savons déjà de quoi il s’agit et trépignons d’impatience à l’idée de découvrir cette grotte assez célèbre, passant sous le temple pour ressurgir de l’autre côté. Dès les premiers mètres nous sommes stupéfaits par le décor, comme nous le savions, cette grotte est remplie de plusieurs centaines de statues de bouddhas en pierre, certaines taillées à même la roche ! L’ambiance est extraordinaire, presque mystique. Le trajet continue dans de toutes petites salles, creusées dans la roche par la nature, et décorées par d’innombrables statues, de kannon ou de bouddhas, c’est vraiment incroyable ! On se sent plongé dans le monde de spiritualité des moines en observant ce merveilleux spectacle. De plus nous sommes quasiment seuls dans la grotte. Cela rend l’instant encore plus magnifique. Après plusieurs salles de ce genre, le tunnel remonte à la surface, pour déboucher sur une immense statue de Kannon, merveilleusement réalisée, et surveillant l’ensemble du temple du haut de ces 15 mètres.

La colline d’espoir

Nous continuons encore un peu la visite de ce véritable parc d’attraction du bouddhisme par les magnifiques jardins du temple. Caché au beau milieu de la végétation, et offrant une agréable vue sur le cours d’eau qui serpente, le pavillon de thé permet aux plus fatigués de se reposer quelques instants en buvant le fameux breuvage. Le petit jardin est somme toute très mignon et apaisant.

Le chemin suit alors son cours et grimpe jusqu’au sommet de la colline. Là, le sol devient entièrement blanc, et nous marchons alors sur du marbre (ou quelque pierre qui s’en rapproche). La colline elle-même a été recouverte de blocs de marbre, formant un étrange, mais extraordinaire, petit parc, au sommet duquel on peut s’assoir en terrasse et prendre une boisson rafraichissante tout en observant les étranges sculptures qui habillent le paysage. Et la plus célèbre, et la plus impressionnante, c’est cette sorte de pince à linge, trônant au milieu de la colline, et sous laquelle les masses de touristes circulent pour prendre leurs pitoyables selfies (autant vous dire qu’il est compliqué d’avoir des images du lieu, sans qu’un étranger pose avec sa femme ou son caniche, tenant fermement sa perche à selfies, pendant les 17 min qu’il lui faudra pour remplir son téléphone de nouveaux clichés de lui-même). Bref, vous l’aurez compris le tourisme de masse commence un peu à nous dégouter ! Mais cela n’entache en rien la beauté du lieu, qui semble immaculé, baigné dans cette couleur blanche omniprésente.

Après avoir découvert toutes ces beautés que le Kosanji avait à nous offrir, nous redescendons dans la petite ville de Setoda, en nous rendons vers le ferry qui nous permettra de rejoindre Onomichi. Nous passons par des ruelles regorgeant de petits marchands de produits locaux qui semblent tous plus sympathiques les uns que les autres. N’étant pas équipés de vélo, nous parvenons à nous faire une place dans le ferry plein à craquer et retournons ainsi vers Onomichi.

Les hauteurs d’Onomichi

Nous ne sommes pourtant pas trop fatigués, et selon les dires du guide touristique, il est agréable de monter un peu sur la colline d’Onomichi et se perdre dans les ruelles de la ville. Conseil que nous décidons de suivre ! Nous traversons donc la voie ferrée et commençons notre ascension dans une ruelle au hasard. Cette minuscule ruelle nous emmène sur le flan ouest de la colline, ou nous nous trouvons dans un véritable labyrinthe. Aucune voiture ne peux passer ici, il est parfois même difficile de circuler à pied dans les étroites ruelles montantes et descendantes, se faufilant entre les maisons, se finissant parfois en impasse. Nous nous baladons quelques instants dans ce magnifique décor, totalement dépaysant, avant d’entreprendre de continuer l’ascension vers ce qui semble être le château d’Onomichi.

Après une ascension fatigante, nous arrivons enfin aux pieds du château. Celui-ci semble abandonné, et il s’avère qu’il est fermé au public depuis les années 1990. En grimpant quelques dizaines de mètres plus haut, nous arrivons à une grande plateforme d’observation d’où la vue se dégage sur un paysage magnifique. Au loin, les dizaines d’îles de la mer intérieure semblent flotter, tels des navires, à travers la brume. Les lumières de la ville commencent à s’illuminer et le spectacle est extraordinaire. Nous profitons de cette belle vue, assis sur un banc, avant de redescendre vers la gare où nous prendrons notre train de retour.

Okayama et sa région

Encore un nouveau jour, où le soleil pointe le bout de son nez. Nous partons aujourd’hui encore un peu plus loin. En effet c’est le dernier jour de notre JR Pass, et nous profitons de cette belle journée pour rentabiliser le précieux sésame. Nous prenons donc le chemin de la gare comme à notre habitude. Et au moment de passer le contrôle des JR Pass, surprise ! Sylvain ne trouve pas le sien :(. Après quelques insultes prononcés contre lui même , et un aller-retour à l’appartement, les choses rentrent dans l’ordre. Et c’est 2 heures plus tard que nous montons dans le train.

Okayama se trouve assez loin d’Hiroshima, et le moyen le plus simple de s’y rendre est le Shinkansen, qui ne prendra que quelques dizaines de minutes (alors qu’en voiture il faudra près de 2 heures). Il s’agit d’une grand ville, la principale de la préfecture du même nom. Nous arrivons donc assez tardivement et décidons de rapidement faire un tour dans la ville avant de manger, puis nous rendre au fameux jardin Korakuen, un des plus beaux du Japon selon les classements officiels. Ce jardin, ressemblant plus à un parc, est en effet assez beau, de par sa taille et les univers différents qu’il propose. Il offre également une belle vue sur le château de la ville, dont le noir ressort au loin dans la ligne d’horizon. Cependant, ce jardin est, selon notre goût, loin d’être un des plus beaux du Japon. Nous préférons les petits jardins, où l’atmosphère est plus paisible et spirituelle. Nous sommes ici dans un lieu qui se rapproche plus du parc publique (bien que payant) que d’un véritable jardin comme nous avons pu visiter auparavant.

Le lieu est beau et c’est un bon endroit pour venir se promener en famille et profiter de la douceur de l’été. L’hiver aussi, la neige doit rendre l’ensemble encore plus impressionnant. Nous finissons notre balade tranquillement et reprenons le chemin de la gare pour la deuxième destination de cette longue journée.

Kurashiki

Quelques minutes de train plus tard nous descendons à la gare de Kurashiki, une ville de taille beaucoup plus raisonnable et très célèbre pour son quartier ancien. Il est vrai que ce quartier, aux vieilles maisons de bois et de chaume est très agréable. Il semble être resté dans son jus et nous prenons plaisir à déambuler dans ses ruelles charmantes. La ville a su profiter de cet incroyable atout, et a su conserver l’esprit ancien de ce lieu, et en faire un attrait touristique immanquable dans la région. Le petit canal qui traverse le quartier est magnifique, bordé de quelques cerisiers, il est semble t’il agréable de naviguer sur ces eaux en empruntant les barques poussées à la main par les bateliers de la ville.

Nous n’avons malheureusement pas eu le temps de faire cette balade fluviale, mais avons tout de même pu profiter un long moment de ce quartier et de ces boutiques. Nous sommes même montés en haut de la petite colline qui domine la ville, jusqu’au beau temple Achi, profitant ainsi d’un point de vue sur le nord de la ville. Nous redescendons jusqu’au quartier touristique de Bikan, à la recherche d’un lieu où nous repaître. Le soleil commence a décliner, laissant tranquillement place à la douce lumière du crépuscule. Nous entendons alors un harmonieux bruit de flûte nous venant du canal. Nous nous approchons tranquillement pour découvrir une horde de touristes, amassés autour du canal. Un joueur de Shinobue (la flûte traditionnelle japonaise), fait retentir une douce mélodie dans le quartier. Il est au beau milieu du fleuve, sur une barque, accompagné d’une geisha magnifiquement habillée, et d’un batelier, les poussant d’un bout à l’autre de la rivière. Ce petit spectacle est certainement prévu en l’honneur du dernier jour férié de la Golden Week, mais nous n’étions pas au courant, et nous sommes ravis de pouvoir nous laisser porter quelques instants par cette délicieuse mélodie qui enchante nos oreilles.

 

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