C’est par une belle après-midi que nous avons décidé de partir visiter un peu plus les coins secrets d’Hiroshima. Nous avions lu sur un blog ou peut-être un site internet touristique, des informations intéressantes sur le temple Mitaki-dera, niché dans un petit quartier en bordure d’Hiroshima. Ayant déjà visité une bonne partie de la ville, nous tentons alors l’expérience aujourd’hui, sans s’attendre à quoi que ce soit, simplement guidés par notre curiosité.

Poste de conduite du tram d’Hiroshima

Nous prenons tout d’abord le tram pour nous rendre au nord ouest d’Hiroshima, dans le petit quartier de Yokogawa. On y trouve ici quelques petits commerces très sympathiques, mais ce n’est pas pour ça que nous sommes là aujourd’hui. Nous continuons un peu vers le nord, et traversons l’un des bras du fleuve Ota. Nous arrivons là dans ce qui semble être un petit village de montagne, ne ressemblant aucunement au centre ville d’Hiroshima, nous sommes pourtant toujours bien dans cette même commune. Les petites maisons se suivent les unes les autres, en escalier, formant ce qui semble être une cascade de béton et de bois descendant des montagnes.

Nous grimpons alors un peu et nous enfonçons au cœur de cet agréable quartier. Nous tombons là sur cet immense cimetière, s’étendant à perte de vue, suivant les vallonnements de la montagne, décoré de nombreux escaliers permettant de rejoindre les différentes allées. Ici gisent certainement plusieurs milliers de défunts, c’est un spectacle assez étonnant. Nous qui nous croyions presque dans un petit village, nous découvrons là un cimetière pouvant accueillir beaucoup plus de monde que le nombre d’habitants de ce quartier ! Nous entreprenons donc de traverser ce lieu, pour continuer un peu plus au nord dans la direction du fameux temple. Nous profitons d’un point un peu plus en hauteur pour admirer un instant le paysage. En redescendant, nous tombons rapidement sur le temple que nous sommes venus voir.

Le temple Mitaki-Dera

Le Mitaki-Dera est un temple bouddhiste, accolé à la montagne du même nom, niché au cœur d’une forêt de grands arbres et de bambous, et recelant de nombreux trésors. À l’entrée du domaine, vous êtes tout d’abord invités à faire un don de 200 yens dans une urne très particulière. Celle-ci comporte 5 trous, et lorsque vous lâchez votre pièce dans l’un d’entre eux, le son d’une cloche située dans l’urne se fait entendre. Chaque trou proposant une tonalité différente, vous pourrez tenter de faire une petite mélodie (attention à ne pas vous ruiner 🙂 ). Un peu plus loin sur la droite, un chemin mène à une première découverte : une belle pagode à deux étages veille depuis son petit promontoire, sur l’ensemble du temple. C’est magnifique.

En continuant le chemin grimpant jusqu’aux différents bâtiments du temple, nous passons devant une petite auberge, permettant de se repaître tout en sirotant un thé local. Puis, divers sentiers nous emmènent dans un dédale de statues et statuettes, représentant diverses divinités. Le nombre de ces petites sculptures est impressionnant, et chacune d’entre elle émet une aura de sérénité et de spiritualité. Il n’y a que très peu de monde, et nous n’entendons que le cours d’eau au son apaisant, interrompu par moments par le chant d’un oiseau, ou par une rafale de vent faisant bruisser les feuilles.

Nous continuons à avancer sur ce chemin, observant ces statuettes bienveillantes qui nous conduisent jusqu’au bâtiment principal. Nous passons devant un magnifique jardin zen, au fond duquel on aperçoit une première chute d’eau, continuant en un bel étang qui vient souligner la beauté du paysage. L’endroit est vraiment ravissant et très agréable. La forêt qui nous entoure apporte une certaine quiétude et beaucoup de fraîcheur. C’est sans aucun doute un de mes endroits préférés au Japon. L’endroit idéal pour se ressourcer, et reprendre contact avec la nature.

Un peu plus haut, nous arrivons aux bâtiments principaux. Sur la droite un petit pavillon de prière permet de se reposer quelques instants seul. Tandis que le grand temple, où sont célébrées les messes, propose quant à lui, une grande salle de prière et, comme souvent dans ce genre de lieu, est magnifiquement décoré. La petite terrasse de cet édifice surplombe une jolie grande cascade. Et juste de l’autre coté, un joli petit bout de jardin affiche un grand mur de statuettes, au centre duquel nous devinons les sculptures d’un couple. C’est magnifique ! Nous passons ensuite devant une troisième petite cascade, et saluons les prêtres avant de nous diriger vers le sentier de randonnée.

Jusqu’au sommet du Mont Mitaki

C’est à l’entrée du temple, qu’un panneau nous indiquait qu’un chemin de randonnée partant d’ici, faisait un tour dans la montagne jusqu’au sommet du mont Mitaki, avant de redescendre dans une belle boucle de plusieurs kilomètres, et pour une durée d’environ 2h30. Ravis et revigorés par la découverte de ce qui deviendra mon temple favori au Japon, nous entreprenons donc de grimper jusqu’au sommet de cette montagne.

Le chemin est sinueux et parfois mince. À certains endroits, la pente s’accentue. Tout au long de la balade, nous sommes plongés au cœur de la forêt, mais la végétation change. D’abord nous passons sous de grands arbres, puis dans une forêt de grands bambous, puis en arrivant au sommet, les arbres deviennent plus petits. Après plus d’une heure de montée, et sans trop de difficulté (si ce n’est un petit doute sur le chemin a prendre à un croisement avec uniquement des indications en japonais), nous arrivons au sommet. Nous découvrons alors avec enthousiasme un magnifique paysage ! Nous surplombons ici l’ensemble de la ville, et nous pouvons apercevoir au loin les îles de la mer intérieure. Le spectacle est sublime, et vaut sans nul doute, le coup de grimper jusque là.

Un banc installé face à cette vue imprenable nous permet de nous reposer quelques instants, et de profiter du vent frais qui souffle. Nous apprécions grandement l’instant. Quelques dizaines de minutes plus tard, et les jambes bien reposées, nous entamons alors la descente. Nous ne pouvons malheureusement pas continuer la boucle, car le passage est bloqué par un éboulement qui à eu lieu plus tôt dans l’année. Nous rebroussons donc chemin en empruntant le même chemin qu’à l’aller, et redescendons rapidement jusqu’au temple.

Il est maintenant prés de 18 heures et la nuit commence à tomber. Nous profitons encore un peu du temple qui nous à tant séduit, sonnons chacun notre tour la grande cloche avant de repartir vers le cœur de la ville. Ce n’est qu’arrivés devant le portail clos que nous nous rendons compte que nous sommes enfermés. Le temple fermais ses portes à 17h, nous pensions alors que le chemin serait encore ouvert, même si les bâtiments de prière étaient clos. Malheureusement non ! Mais heureusement le portail n’étant pas très haut, nous avons réussi à l’enjamber sans problème ! Nous étions inquiéts quelques instants, et notre son de cloche à certainement du paraître bizarre aux gardiens que nous avons entrevus alors que nous étions déjà en route pour rejoindre la ville.

Ce temple est aujourd’hui encore mon temple préféré au japon. Très peu connu, et sans aucun touriste, c’est l’endroit idéal pour se ressourcer et profiter d’un moment de calme au cœur de cette belle forêt. Si vous avez l’occasion n’hésitez pas à aller y jeter un œil, peut-être que vous tomberez, comme nous, sous le charme de cet endroit magique.

 

 

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