Imprévisible découverte

Aujourd’hui nous restons à Osaka pour approfondir notre connaissance sur cette ville dans laquelle nous résidons pendant tout le mois d’Avril. Il fait beau. Nous partons en début d’après-midi, et nous n’avons rien programmé pour cette journée. Nous nous laisserons aller au gré du vent. C’est en général comme ça que l’on tombe sur des endroits étonnants que nous n’aurions pas rencontré si notre chemin était tout tracé, avec un but touristique précis. Déambuler, c’est une bonne manière de visiter une ville. On marche, on marche, et on tourne dans une rue, comme ça, juste parce qu’elle nous inspire, parce qu’on aperçoit quelque chose qui nous séduit… C’est ainsi que nous avons commencé à visiter notre quartier. D’habitude nous traçons toujours par l’avenue principale, celle qui nous mène au métro. Mais aujourd’hui, nous décidons d’emprunter des petites rues, par-ci par-là. Nous prenons le temps d’admirer les bâtiments, de repérer des izakayas, des petits commerces de quartier… Puis, arrivés non loin du quartier bouillonnant de Namba, au coin d’une rue tranquille, nous apercevons l’entrée d’un temple. Nous nous avançons jusqu’à la porte du bâtiment, et là, quelle surprise ! Nous nous retrouvons nez à nez avec une énorme tête de monstre, à l’apparence d’un lion, la gueule grande ouverte; génial ! Il s’agit du sanctuaire shinto de Namba Yasaka Jinja. Ça, nous aimons : faire des découvertes imprévues, dénicher des lieux insolites qui ne sont même pas mentionnés dans les guides touristiques. C’est comme ça que l’on s’approprie une ville, qu’on la comprend, en se baladant sans but, hors des sentiers battus.

Les mascottes d’Osaka

Forts de cette découverte, nous nous rendons ensuite au coeur de Namba, le quartier dynamique d’Osaka. C’est le quartier des magasins, des attractions, des nombreux restaurants et bars, des néons clinquants, des pachinko et des touristes. L’emblème de Namba, que tout bon touriste qui se respecte doit prendre en photo, c’est ce coureur qui apparait sur une grande affiche lumineuse accolée à un building, et qui est représenté franchissant la ligne d’arrivée, les bras levés.
Il s’agit en fait de Glico Man, la mascotte de la célèbre marque de biscuits japonais: Glico, vous savez, ceux qui font les Pocky 😉 (mais si ! en France on les appelle les Mikado)

Autre emblème de la ville, c’est ce bonhomme habillé avec des rayures rouge et blanche, qui tape sur son tambour et qui ressemble étrangement à Charlie, ne trouvez-vous pas? Son petit nom à lui c’est Taro Kuidaore. Ce dernier terme signifie « se goinfrer jusqu’à en tomber », ce qui n’est pas difficile à faire à Osaka étant donné l’opulence des restaurants et des spécialités de la ville. Il est l’emblème du restaurant éponyme qui n’existe plus maintenant. Selon la légende, les gens étaient nombreux à se prendre en photo avec ce personnage, c’est ainsi qu’une fois le restaurant ayant fermé, sa mascotte est restée debout pour le plus grand plaisir des touristes. Ce bonhomme est quand même là depuis 1950 !

Culture culinaire

Pour en revenir aux spécialités de la ville : en effet, elles sont nombreuses, et font majoritairement parties de la culture street food bon marché. On vend ces spécialités dans des petites échoppes appelées yatai que l’on retrouve dans les rues passantes, près des temples, des marchés et autres lieux touristiques. Il y a tout d’abord les fameux takoyaki (j’adore!), littéralement « poulpe grillé » qui sont des petites boules de pâte moelleuse de la grosseur d’un accras, et donc, farcies au poulpe. Ils sont cuits dans des moules ronds, qui ressemblent à ceux utilisés pour faire des pop cake. Le tout est nappé d’une délicieuse sauce et parsemé de copeaux de bonite séchée. Ils sont servis dans de petites barquettes. On peut les manger comme des tapas, ou alors en faire un vrai repas. Ils se mangent en généralement bouillants ! Mais nous, naïfs petits français que nous sommes, nous nous sommes fait avoir ! En effet, lors de notre première dégustation, nous ne savions pas. Nous avons alors mis cette petite boulette en entier dans notre bouche. L’extérieur de la pâte était chaude, rien d’extravagant, mais ce que nous savions pas, et que nous avons appris à nos dépends, c’était que le coeur, qui renfermait le poulpe, était chaud bouillant, à s’en faire rougir et pleurer (n’est ce pas Sylvain et Guillaume 😉 ) ! Vous imaginez bien la scène là non ? Comment un petit truc comme ça peut il renfermer un volcan à l’intérieur. Bon d’accord, il paraît que nous sommes sensibles à la chaleur, et c’est pour cette raison que les japonais nous surnommes les « langues de chats ». C’est après cette fameuse et épique expérience que nous avons appris à faire des cheminées dans nos takoyaki : on y plante le bout de notre baguette pour laisser s’échapper la chaleur par un filet de vapeur. Ingénue trouvaille 😉 !

Comme autre met, on trouve aussi l’okonomiyaki, littéralement « ce que vous aimez », qui est une sorte de pâte, à mi chemin entre la crêpe et l’omelette. L’okonomiyaki présente une base d’oeufs, de farine et de choux, et est garnie de nombreux ingrédients à notre convenance. Le tout est ensuite grillé, et nappée d’une sauce épaisse aigre-douce et parsemée de bonite.

Nous avons également pu apprécier l’ikayaki qui est une genre de crêpe garnie de bouts de calmar grillé, et dont le gout se rapproche un peut des takoyaki cités ci-dessus.

Ensuite, le kitsune udon, un bol de bouillon et de pâte udon, sur lequel est posé dessus le kitsune , c’est à dire « le renard ». Mais n’ayez pas peur, il ne s’agit bien sûr pas d’un renard trop kawai (^3^). En fait, ici, kitsune fait référence à un fin et onctueux tofu frit au goût légèrement sucré, délicieux !

Et pour finir, nous avons goûté à plusieurs reprises aux supers brochettes kushikatsu. Ce sont des brochettes panées et frites dont les ingrédients sont multiples : légumes, viandes, poisson, crustacés… On trempe ces brochettes dans un grand bol de sauce noire. Un régal! En fait, même si on marche beaucoup pendant notre voyage, je ne suis pas sûre que nous perdions nos petits kilos superflus… Mais bon, que voulez vous, la découverte d’un pays passe également par sa culture culinaire 😉

L’étonnante rue Dotomburi

Bref, après cette (longue) parenthèse culinaire, revenons en à nos moutons et surtout à ce bouillonnant quartier de Namba. C’est un quartier très vivant dont l’artère principale est la rue Dotomburi qui longe le canal, et où se concentre un nombre important de magasins et de restaurants aux enseignes spectaculaires telle celle du restaurant Kani Doraku qui représente un énorme crabe aux pinces mouvantes. Les
marques japonaises comme Donquichotte ou Bic Camera côtoient les marques occidentales : Forever 21, Comme des garçons, Stradivarius… et j’en passe. Cette partie du quartier est très sympa à faire de nuit pour se rendre compte de l’ivresse urbaine et des néons clinquants dans l’obscurité. Impressionnante consommation d’énergie !

À Namba, nous avons apprécié le centre commercial Namba Parks, non pas tellement pour son aspect commercial qui paraît tout de même attrayant, mais plus pour son aspect architectural. En effet, ce bâtiment dont la façade dessinée de jolie courbes, est haut de 8 étages (ce qui n’est pas du tout impressionnant au Japon), et cache sur son toit un impressionnant poumon vert. En effet, de jolis espaces verts ont été aménagé sur le toit du bâtiment, sur lequel on peut aussi admirer une jolie vue. Grâce à ce jardin suspendu, on oublierait presque être en plein coeur d’Osaka!

Americamura, encore, et Orange street

Après cette reposante découverte, nous continuons notre approfondissement du quartier Namba et nous nous dirigeons vers Amemura (diminutif d’Amerikamura), le « village » branché aux influences américaines que nous avions déjà visité. Ici nous faisons une « pause riz » et fonçons dans un super restaurant de burgers ! Et oui, des fois ça fait du bien ^^ ! Mais attention, nous faisons les choses correctement, en choisissant un petit restaurant, de guère plus de 5 tables, proposant des burgers de qualité et faits maison – C’est ainsi que je découvris le burger végétarien le plus oishii (délicieux) qui soit. Je peux maintenant dire que le meilleur hamburger que j’ai mangé a été fait à Osaka ! – Après cette délicieuse halte, nous recommençons notre déambulation dans le quartier en nous arrêtant à chaque poteau. Ca fait un peu bizarre dit comme ça, mais je voulais dire que nous contemplons les formes, presque humaines, des étonnants lampadaires d’Amemura, qui arborent une décoration street art. Nous passons devons les nombreuses vitrines des magasins aux différents styles: pop, reggae, hip hop, rock, hippies from Bali, surplus militaire… Je conseille aussi ce quartier pour ces boutiques de fripes vraiment très vintage mais dans le bon sens du terme, c’est à dire « classes », et aux prix abordables.

Nous continuons notre chemin et nous atterrissons dans le quartier hipster, non loin d’Amemura. Et oui, il y en a aussi ici ^^. Comment reconnaître ce genre de quartier: restaurants bio, cafés proposant des pâtisseries vegan, magasins de décorations en bois et végétales, barbiers, boulangeries françaises, boutiques aussi au nom français avec des fringues chères, très chères… Même si ce quartier est quand même sympa, tranquille car pas touristique, et très mignon, nous passons tout de même notre route, et prenons le chemin du retour. Encore une journée japonaise bien remplie que nous aurons appréciée !

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